la Mobilière

Nouveaux horizons et nouveaux défis

La Mobilière passe à l’offensive pour recruter les meilleurs éléments, dans les agences générales également. L’AG de St-Moritz a ainsi développé sa propre méthode pour rester dans la course.

«Les assurances, c’est ennuyeux? Tout le monde peut se tromper!» Cette accroche tirée d’une offre d’emploi d’une agence générale de la Mobilière veut tout dire: la branche de l’assurance est encore et toujours victime de préjugés. Pour leur tordre le cou, la Mobilière a lancé au printemps sa campagne de marque employeur (voir encadré). Elle souhaite ainsi se positionner comme un employeur inspirant, proposant un large choix de postes, et jouer un rôle clé dans cette course aux talents.

St-Moritz ou le revers de la médaille

Proposer des postes variés est une chose, les pourvoir en est une autre. Pour les agences générales situées dans des zones reculées, recruter du personnel qualifié n’est pas une mince affaire. «Il est presque impossible de trouver des collaborateurs bien formés dans la région», explique Dumeng Clavuot, agent général à St-Moritz. Autre tour de force: la Mobilière est aujourd’hui la seule assurance qui forme des apprentis à St-Moritz. En outre, «passer des vacances en Engadine et y vivre sont deux choses bien différentes. Nous avons huit mois d’hiver et quatre mois de froid», ajoute, avec un clin d’oeil, ce natif de l’Engadine. «Rares sont les étrangers qui déposent leurs valises chez nous.» Dumeng Clavuot doit donc veiller à assurer la relève. «Depuis cinq ans, nous proposons chaque année une place d’apprentissage, alors qu’avant, c’était tous les deux ans.» Il est toujours parvenu à recruter des apprentis, quoique parfois avec difficultés. Dans sa quête de collaborateurs, Dumeng Clavuot est en concurrence avec d’autres entreprises formatrices, mais aussi et surtout avec les écoles secondaires.

Des vendeurs hors pair sortis de l’ombre

À St-Moritz, la formation ne se limite pas aux seuls apprentis. Elle concerne aussi des personnes en reconversion, autrement dit des collaborateurs venus d’autres horizons professionnels et qui jouent un rôle important, notamment dans la vente. «Les meilleurs éléments de mon équipe se sont reconvertis: un ancien bûcheron, un mécanicien automobile et un électricien», ajoute-t-il. «Certains ne savaient même pas comment ouvrir un notebook.» Mais ils ont vite appris.

Une candidature depuis la plage

 Il y a douze ans, Dumeng Clavuot était lui aussi étranger à la branche lorsqu’une annonce parue dans l’Engadiner Post lui sauta aux yeux: la Mobilière recherchait alors un nouvel agent général à St-Moritz. «Le hasard, tout simplement», commente- t-il. Diplôme de monteur électricien en poche, il avait ensuite suivi une formation de vendeur spécialisé et de responsable de vente. C’est depuis son lieu de vacances et pour ainsi dire les pieds dans le sable qu’il rédige sa candidature. Son dossier a dû être convaincant. Depuis 2006, il représente avec beaucoup de succès la Mobilière à St-Moritz. Le parcours professionnel de Dumeng Clavuot n’a rien d’inhabituel, explique Diether Kuhn, responsable Marché Est au Management du marché. Parmi les meilleurs vendeurs, nombreux sont ceux qui viennent d’autres secteurs d’activité. «L’essentiel, c’est d’aimer les gens et d’être à leur écoute», ajoute Diether Kuhn. «Tout le reste s’apprend.» En faisant preuve d’assiduité et de volonté, un conseiller peut surmonter en deux ans environ le handicap que constitue à priori l’absence d’une formation de base en assurance. La campagne de marque employeur, actuellement axée sur des collaborateurs de la direction, sera complétée en 2017 par des portraits de collaborateurs d’AG. «Il est important de montrer aussi des exemples tirés de l’organisation externe», explique Diether Kuhn. «La diversité des profils professionnels est énorme.» À la Mobilière encore plus qu’ailleurs. Au sein d’une AG, l’univers de travail ne se limite pas au service externe et au support vente. De bons éléments sont aussi demandés dans les services de comptabilité, du personnel et des sinistres: des postes que l’on cherche en vain dans les agences de la concurrence qui sont gérées de manière centralisée.

Quand la concurrence frappe à la porte

Dans la vente, il est rare que les renforts viennent de la concurrence. «Les postulants issus de la concurrence et leurs motivations doivent faire l’objet d’un examen minutieux», dit Kuhn. Les exigences posées au service externe ne sont nulle part aussi élevées qu’à la Mobilière. Il faut toujours être prêt à se dépasser et savoir se mettre à la place du client. Au service externe, Dumeng Clavuot ne compte que des personnes reconverties et d’anciens apprentis. Il privilégie la continuité et préfère donc former lui-même ses troupes. Jusqu’ici, il n’a embauché qu’un seul conseiller en assurance venu de la concurrence. Une visite éclair, car le nouveau collègue était retourné chez son ancien employeur six mois plus tard.

«Mais si je croise la bonne personne…»

L’AG de St-Moritz compte 23 collaborateurs. Bien qu’un conseiller en assurance ait récemment pris sa retraite, il n’y a pas d’urgence à recruter. «Mais si je croise la bonne personne, je ne laisserai pas passer ma chance», déclare Dumeng Clavuot. Un agent général doit toujours être aux aguets et savoir agir avant qu’un poste ne soit vacant. Et Dumeng Clavuot sait de quoi il parle. Au printemps 2019, il va devoir repourvoir un poste clé de son agence: «Mon bras droit prend sa retraite». La relève du chef de bureau, Arthur Säuberli, 62 ans, qui est aussi son suppléant, est planifiée depuis longtemps. Avec des personnes issues dusupport de vente, comme c’est la tradition à St-Moritz. Lucas Decurtins, 28 ans et ancien apprenti à l’AG de Coire, et Timo Hudry, 23 ans et parfait exemple de reconversion, sont dans les starting-blocks.