
Favoriser la sortie de l’incapacité de travail
Une incapacité de travail à 100% sur une longue durée accroît le risque d’apparition de problèmes physiques et psychiques. C’est pourquoi un retour rapide au travail est primordial. Le «Profil d’intégration axé sur les ressources» (PIR) peut être utile à cet égard.
- Olivier Desponds
- Temps de lecture: 4 minutes
- Dernière mise à jour: avril 2025
Un accident de vélo électrique, une maladie grave, une dépression, voilà quelques-unes des nombreuses raisons pouvant empêcher une personne de travailler durant des mois entiers. Or, une incapacité de travail de longue durée n’est pas sans conséquences. La personne est focalisée sur sa douleur, sans parler de ses doutes quant à ses perspectives. On sait que plus on reste dans l’incapacité de travailler, plus on risque de se couper complètement de la vie professionnelle, voire de devenir invalide.
Cette situation est aussi difficile pour l’entreprise: le travail doit être accompli quoi qu’il en soit et elle ne sait pas quand la personne réintégrera son poste. Faut-il engager une personne auxiliaire ou plutôt répartir les tâches entre les autres membres de l’équipe? Qu’adviendra-t-il à long terme?
Un instrument des plus utiles
Lorsqu’une personne est en incapacité de travail complète sur une longue durée, le «Profil d’intégration axé sur les ressources» (PIR) peut s’avérer d’une grande aide pour le retour de la personne au travail. Développé par compasso, le réseau sur le maintien de l’emploi et l’intégration professionnelle, cet instrument simplifie et encourage le dialogue entre les collaborateurs, les employeurs et le médecin traitant.
Comment fonctionne le PIR?
Le PIR est un questionnaire modulaire en ligne. Il comprend quatre catégories principales:
- exigences physiques,
- exigences en matière de compréhension, de réflexion, de personnalité et d’autres aspects psychosociaux,
- conditions générales du lieu de travail,
- exigences spécifiques du poste de travail.
La personne concernée répond aux questions avec son chef. Ainsi, clic après clic, un tableau complet des exigences du poste de travail se dessine. Puis, munie du document complété et imprimé, la personne concernée retourne voir son médecin traitant.
Permettre une réévaluation de la situation
80% des certificats médicaux attestent d’une capacité de travail complète ou partielle, en omettant souvent la voie intermédiaire d’une réinsertion progressive. Sur la base du PIR, le médecin peut réévaluer l’incapacité de travail en tenant compte d’aspects nouveaux. Ensuite, l’employeur et le travailleur concerné déterminent si un retour partiel est possible et s'il est éventuellement nécessaire d'adapter le poste de travail pour mettre toutes les chances de réussite de leur côté.
Recouvrer la santé plus rapidement
L’échange structuré entre toutes les parties prenantes permet d’instaurer une relation de confiance mutuelle. L’entreprise peut mieux planifier le retour de la personne en incapacité de travail, et cette dernière sait que son employeur est intéressé à son retour. Ce faisant, c’est non seulement l’intégration qui est favorisée, mais aussi la guérison. Le tout grâce à un questionnaire en ligne aussi simple qu’efficace.
Conseils pour la réinsertion
Entretien avec Olivier Desponds, responsable HR Business partner à la Mobilière
Depuis quand la Mobilière utilise-t-elle le PIR?
Nous utilisons cet outil depuis environ trois ans, avec de bons résultats. Dans cinq cas, le PIR nous a aidés à réintégrer plus rapidement des collaborateurs à un taux d’occupation de 20% à 40%. Le PIR est un instrument supplémentaire pour soutenir nos collaborateurs dans les situations difficiles, afin qu’ils ne perdent pas le contact avec la vie professionnelle.
Pouvez-vous nous donner un exemple concret?
Une personne employée au service technique ne pouvait plus travailler en raison de troubles physiques. Son médecin lui a prescrit un congé maladie à 100%. Elle a rempli le PIR avec son supérieur et discuté avec son médecin, ensuite de quoi elle a pu réintégrer son poste à 40% car elle était encore en mesure d’accomplir une partie de son activité.
Quel est le rôle des supérieurs?
Leur rôle est décisif. En effet, le succès de la réinsertion dépend directement de la relation existant entre la personne concernée et sa cheffe ou son chef. Dans des conditions positives placées sous le signe de la confiance mutuelle, tout ou presque est possible. On trouve toujours une solution. Par contre, des relations de travail déjà tendues – par exemple parce que la prestation de travail ne donnait pas satisfaction – ne facilitent pas la suite des opérations.
Que se passe-t-il en cas d’échec de la réintégration?
Nous sommes toujours intéressés à réintégrer une personne dans l’entreprise – à condition bien sûr qu’elle le souhaite. Nous avons une obligation sociale et voulons éviter les licenciements. Mais, parfois, la fin des rapports de travail est la meilleure solution pour toutes les parties, par exemple lorsque c’est l’emploi qui est la cause de l’incapacité. Dans ces cas-là, le PIR n’y change rien.
Le PIR peut-il avoir des effets négatifs?
S’il en résulte une pression sur la personne concernée, celle-ci peut se sentir dépassée. Bien sûr, la plupart des collaborateurs en incapacité de travail voudraient reprendre leur activité au plus vite, mais il arrive que ce soit prématuré. La décision appartient au médecin traitant.
Quels conseils pourriez-vous donner pour une réintégration réussie?
La transparence lors des échanges avec la personne en incapacité de travail est essentielle. Lorsque le contact est rompu durant une longue période, les supérieurs ont de plus en plus souvent tendance à repourvoir le poste. Sensibilisez les supérieurs à cette question! Et informez la personne concernée: elle doit savoir que votre entreprise la soutient, connaître les mesures possibles ainsi que les garanties dont elle bénéficie.
Plus d'informations
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Compasso, le réseau sur le maintien de l’emploi et l’intégration professionnelle et liens vers le PIR sur le site web
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Résumé des avantages du PIR dans une