Deux jeunes gens à un festival.
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Les caisses de pension doivent se soucier de la jeune génération

Les modèles de travail évoluent et, avec eux, les besoins de la nouvelle génération en particulier. Comment le 2e pilier peut-il tenir compte de ces changements?

  • Franziska Berger
  • Temps de lecture: 2 minutes
  • Dernière mise à jour: novembre 2024

Les attentes des jeunes générations face au monde du travail ont radicalement changé ces dernières années. Par le passé, le modèle de carrière le plus répandu était linéaire et les interruptions d’activité ou les changements d’employeur étaient l’exception. Récemment, la demande de modèles de travail inédits, plus flexibles, a fortement augmenté. L’activité indépendante progresse. Le temps partiel est devenu attrayant, pour les hommes également et il n’est pas rare non plus de voir une personne ayant plusieurs emplois à temps partiel. Ce changement sociétal n’est pas sans répercussion sur le 2e pilier.

Caricature sur la prévoyance professionnelle

Si les employeurs et les caisses de pension veulent rester attrayants pour la jeune génération, il leur faudra exploiter judicieusement le modèle existant. La bonne nouvelle? C’est déjà possible actuellement, avant même la révision de la LPP. Certes, il existe toujours un âge ordinaire de départ à la retraite et le taux de conversion reste, techniquement, trop élevé. Mais les prescriptions minimales de la LPP prévoient un seuil d’entrée et une déduction de coordination qui sont indépendants du taux d’occupation. Ce sont ces leviers que les conseils de fondation ou les commissions de prévoyance peuvent actionner:

  • Premièrement, ils peuvent abaisser le seuil d’entrée ou le flexibiliser en fonction du taux d’occupation. Aujourd’hui, la loi prévoit que les salariés au service de plusieurs employeurs peuvent se faire assurer à titre facultatif auprès de l’institution de prévoyance d’un de leurs employeurs, pour autant que le règlement les y autorise. Dans la pratique, il est rare que ce soit le cas. Un abaissement ou une flexibilisation du seuil d’entrée permettrait aux personnes employées à temps partiel ou ayant plusieurs activités de mieux adapter leur prévoyance à leur situation.
  • Deuxièmement, ils peuvent concevoir un plan de manière à mieux couvrir ces nouveaux besoins. Il faut éviter une redistribution entre les générations. L’abaissement des taux de conversion réduit certes cette redistribution, mais il doit s’accompagner d’autres mesures.
  • Troisièmement, ils devraient adapter la déduction de coordination, redéfinir les cotisations d’épargne et revoir le moment du départ à la retraite. Ces mesures permettraient de tenir compte de la flexibilisation croissante du monde du travail. Prestations et cotisations seraient, en outre, mieux harmonisées entre elles. Les employeurs deviendraient ainsi plus attrayants pour la jeune génération.

Il est possible de procéder à ces changements dès maintenant. Et ce, tant dans les fondations propres aux entreprises que dans les institutions collectives. Dans tous les cas, le conseil de fondation ou la commission de prévoyance peut décider librement, en respectant la représentativité entre employeur et employés.

Pour conclure, je dirais que les solutions actuelles sont souvent encore trop rigides. Elles pourraient, néanmoins, être facilement assouplies pour répondre aux attentes de la nouvelle génération. Aux responsables de caisses de pension, aux employeurs et aux salariés d’amorcer le mouvement. Le 2e pilier resterait ainsi attrayant pour tous, à l’avenir également.

Cet article a été publié pour la première fois le 24 mars 2021 par AWP Soziale Sicherheit.