la Mobilière

Un village dans le village

L’écoquartier Eikenøtt à Gland mise sur l’efficience énergétique

Le lotissement Eikenøtt à Gland, dans le canton de Vaud, est un modèle d’habitat durable. Comment vit-on dans cet écoquartier? Entretien avec Dieter Gisiger, cheville ouvrière du projet et locataire de la première heure.

Dietier Gisiger apprécie la qualité de vie dans l’écoquartier Eikenøtt.

Dieter Gisiger, client de la Mobilière, n’est pas un locataire comme les autres. Et le quartier Eikenøtt à Gland, où il réside, n’est pas un quartier comme les autres. C’est ici, entre le lac Léman et les vignobles, qu’a vu le jour il y a six ans le premier écoquartier de Suisse romande. Un projet d’urbanisme dans lequel Dieter Gisiger a été impliqué dès les premières heures, au début des années 2000, de par sa fonction de conseiller communal de Gland, chargé de l’aménagement du territoire. Rien d’étonnant, dès lors, à ce qu’il ait été l’un des premiers locataires à s’y installer, en mai 2013.

Entre 1990 et 2005, la ville de Gland a vu sa population pratiquement doubler. Grâce au projet Eikenøtt («gland» en norvégien), le plus important du canton de Vaud à l’époque, son parc immobilier a augmenté de 500 nouveaux logements. Actuellement, la localité située entre Lausanne et Genève compte près de 13 000 habitants, dont 1200 à Eikenøtt. La Mobilière, qui faisait partie du consortium d’investisseurs, est aujourd’hui propriétaire de trois des 21 immeubles du lotissement.

Qualité de vie superlative

Comment vit-on dans un écoquartier qui mise sur l’habitat durable? «Eikenøtt est conçu pour les gens qui adhèrent aux principes de la vie en communauté et de l’habitat écologique», explique Dieter Gisiger. Le quartier est totalement interdit à la circulation automobile, mais en contrepartie, on y trouve 800 places couvertes pour vélos. Dans la mesure du possible, ses habitants font leurs courses à pied. Tout nouveau locataire se voit remettre un caddie avec lequel il pourra faire ses emplettes dans les magasins du quartier. Ceux-ci sont intégrés au lotissement, tout comme la crèche, le cabinet médical, les conteneurs à déchets, deux arrêts de bus ainsi que de nombreux espaces verts et jardins familiaux. «Le niveau de qualité de vie ici est très élevé», souligne Dieter Gisiger.

Pour ceux qui ne veulent pas renoncer totalement à la voiture, un parking silo est à leur disposition, aux abords du quartier. Équipé d’une installation photovoltaïque et de panneaux solaires pour la production d’eau chaude, le parking extérieur a lui aussi une fonction écologique. 

Bon pour l’environnement, bon pour le budget

L’efficience énergétique est une compo- sante essentielle de la philosophie «Eikenøtt». Ainsi, tous les bâtiments sont conformes au label Minergie-ECO. «Avec ce type de construction, les besoins en chauffage sont bas, cela se répercute sur la facture des frais accessoires», commente Dieter Gisiger. Il sait de quoi il parle. Cet ingénieur électricien de formation, originaire de Bâle-Campagne et âgé de 59 ans, est directeur de la Société électrique intercommunale de la Côte (SEIC), qui fournit l’électricité au quartier Eikenøtt. Le courant provient pour 85% de sources renouvelables, notamment d’une installation de chauffage à bois. «Si le projet de géothermie prévu à Vinzel, un village voisin, se réalise, nous pourrions même arriver à 100% en 2020!» Ce qui ne serait pas pour déplaire au WWF International, dont le siège est à Gland. 

Construire durablement est une chose, ménager les ressources énergétiques en est une autre. Afin de sensibiliser les habitants, chaque appartement dispose, dans l’entrée, d’un petit écran électronique affichant instantanément sa consommation d’eau et d’électricité. L’écran permet aussi de régler la température ambiante. Ces fonctionnalités sont disponibles dans une application pour smartphone. 

L’efficience énergétique est depuis toujours l’un des chevaux de bataille de Dieter Gisiger. «Nous devrions tirer davantage profit des sources d’énergie passives. Par exemple, dans les maisons individuelles orientées vers le sud, en exploitant les grandes surfaces vitrées pour capter la chaleur du soleil. C’est une source d’énergie gratuite qui contribue à faire baisser les frais de chauffage.»     

Texte: Jürg Thalmann
Photo: Iris Stutz