la Mobilière

Recherche et société

Avec la numérisation des domaines sociétaux, le volume des données ne cesse de croître. Créé en 2013 et placé sous la direction d’Erika Meins, le Laboratoire Mobilière d’analyse de données de l’EPFZ étudie la transformation des interactions humain-machine, à la faveur de projets de recherche interdisciplinaires. En 2019, ses travaux ont ainsi abouti au développement d’une application holographique, qui est utilisée avec succès dans le cadre du master en informatique de l’EPFZ.

Recherche et société

Mario Wüthrich déclare sans hésiter: «Le plus important en mathématique, c’est l’intuition.» Voilà une affirmation plutôt déconcertante! Le professeur Mario Wüthrich, âgé de 50 ans, est mathématicien en assurances et directeur d’études pour la formation d’actuaire à l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ). Il s’occupe quotidiennement d’algorithmes complexes, de modèles statistiques, de contextes de données et d’analyses de chiffres. Mais que vient faire l’intuition dans la théorie des probabilités? «Les deux sont nécessaires», souligne Mario Wüthrich. Les mathématiciens finissent par développer un certain flair pour ce qui se cache derrière les chiffres. Un flair auquel ils peuvent souvent se fier. «Le défi de notre science consiste à vérifier des hypothèses par des faits», ajoute le professeur Wüthrich.

Actuaires: des pros des données

Un bon exemple est donné par le groupe de travail «Data Science», créé par l’Association Suisse des Actuaires (ASA) et soutenu sur le plan scientifique par le Laboratoire Mobilière d’analyse de données de l’EPFZ. Les actuaires s’occupent de probabilités sur la base de méthodes statistico-mathématiques. Ils sont liés par un code de conduite légal et doivent traiter des données financières et personnelles, dans un climat de confiance. «Ni les banques ni les groupes TI ne connaissent de réglementation aussi sévère, mais c’est important pour l’économie et notre prospérité future», affirme Mario Wüthrich.

Intelligence artificielle et algorithmes

Le principal objectif du groupe de travail est de préparer les experts en données pour l’avenir et de les former dans le domaine de l’apprentissage automatique. Cela inclut, outre les méthodes statistiques, tout l’éventail des nouvelles technologies ainsi que l’intelligence artificielle – du traitement automatique du langage à l’interprétation des algorithmes.

Pour Mario Wüthrich, le projet interdisciplinaire mené avec le Laboratoire Mobilière est «fécond et riche en enseignements pour tous les participants». Cette collaboration a déjà permis de mettre en ligne six cours en auto-apprentissage, données incluses. Ouverts au public, ces tutoriels décrivent la théorie des techniques les plus importantes et en présentent l’application dans la pratique. Chacun peut ainsi se familiariser avec de précieuses connaissances scientifiques, au carrefour de la recherche, de l’économie et de la société. Et Mario Wüthrich de conclure: «La durabilité et la confiance ne se renforceront que si la recherche et les algorithmes deviennent compréhensibles à tout un chacun.»