Depuis 2014, la fondation Promotion Santé Suisse étudie systématiquement le rapport entre les contraintes liées au travail et les ressources individuelles des personnes actives en Suisse. Dans ce cadre, elle analyse des indicateurs relatifs au degré de stress lié au travail ainsi qu’à ses effets sur la santé et la productivité. Le Job Stress Index 2020 répartit les 5,1 millions de personnes actives en trois catégories:

• 25% se situent dans la zone favorable et ont plus de ressources que de contraintes;
• 45,4% ont en moyenne à peu près autant de ressources à disposition que de contraintes à gérer. Elles se situent dans la zone sensible;
• 29,6% ont plus de contraintes à gérer que de ressources pour y faire face. Ces personnes se situent dans la zone critique.

Dans l’ensemble, le Job Stress Index publié récemment révèle une détérioration de la situation par rapport aux résultats des enquêtes précédentes. L’étude montre que le nombre de personnes actives se trouvant dans la zone critique n’a cessé d’augmenter, passant de 24,8% en 2014 à 29,6% en 2020.

Effets secondaires de la numérisation

Les changements induits par la numérisation apportent leur lot d’exigences nouvelles pour les personnes actives. Ainsi, le Job Stress Index constate une augmentation significative du rythme de travail. Il est apparu que plus l’intensification du travail – et donc des efforts à fournir – s’accroît au fil du temps, plus les pertes de productivité liées à la santé sont importantes. En effet, plus le Job Stress Index est élevé chez une personne, plus l’épuisement émotionnel l’est aussi.

Outre les conséquences personnelles pour les travailleurs concernés et leurs proches, les répercussions économiques de contraintes (trop) élevées sont également énormes. La réduction des absences liées au travail (absentéisme) et des baisses de performance résultant de problèmes de santé (présentéisme) recèle dès lors un grand potentiel. Comme le montre le graphique, le potentiel économique résultant du stress lié au travail est passé au total (absentéisme et présentéisme) de CHF 5,58 milliards en 2014 à CHF 7,63 milliards en 2020.

Une gestion globale de la santé en entreprise (GSE) apparaît comme un moyen efficace de renforcer les ressources, de réduire les contraintes et, in fine, de faire baisser le Job Stress Index. L’adaptation des structures et des processus au sein de l’entreprise permet de créer des conditions plus favorables à la santé des collaborateurs. À long terme, la GSE contribue au succès de l’entreprise.

3 points à retenir concernant la promotion de la santé en entreprise :

• Les conditions de travail défavorables figurent parmi les facteurs les plus déterminants du niveau de stress et requièrent dès lors une attention particulière dans le contexte de la prévention du stress et de la promotion de la santé.
• Il est possible de renforcer les ressources en mettant l’accent sur un style de management «sain». Une gestion personnalisée, l’équité et la reconnaissance des supérieurs hiérarchiques contribuent à accroître l’engagement et, partant, les ressources des collaborateurs. La thématique de la santé mentale doit être abordée et les collaborateurs doivent être sensibilisés à la prévention du stress et du burn-out, la résilience, etc.
• Les contraintes peuvent être réduites par une gestion valorisante des absences. Le cercle de santé par exemple, qui implique les collaborateurs dans un processus de formulation de propositions de solution visant à réduire les contraintes liées au travail, est un outil qui a fait ses preuves. Plus tôt ce processus est lancé, plus vite les contraintes sont identifiées et les absences, réduites, voire évitées.

Si vous avez des questions ou des suggestions en rapport avec cet article, nous sommes à votre disposition au centre de compétences Gestion de la santé en entreprise de la Mobilière!